Journée de la femme africaine: la Plateforme pour les DESC en Afrique lance une campagne annuelle sur le droit à la protection sociale

 

31 juillet 2020 - Communiqué de presse

Journée de la  femme africaine: la Plateforme pour les droits économiques, sociaux et culturels en Afrique lance une campagne annuelle sur le droit à la protection sociale

     
A l’occasion de la Journée de la femme africaine[1] célébrée le 31 juillet, la Plateforme pour les droits économiques, sociaux et culturels en Afrique (PDESC) lance sa campagne annuelle sur le droit à la protection sociale.          

La pandémie du COVID-19 à laquelle le monde fait face depuis la fin 2019 a eu d’importantes conséquences sur le plan socio-économique en particulier pour les femmes. Elle a notamment révélé la faiblesse des systèmes de la protection sociale dans la plupart des Etats africains.

En Afrique, les inégalités dans la jouissance du droit à la protection sociale[2], entre les personnes travaillant dans le système formel et ceux évoluant dans le système informel[3], se sont accentuées dès  les premiers mois de la pandémie. Les mesures nécessaires prises par les Etats afin de prévenir la propagation et lutter contre la pandémie, telles que la distanciation physique, le confinement et le port d’un masque ont lourdement impactés les travailleurs en particulier ceux du secteur informel qui représente 86% de l’emploi total en Afrique[4]. Si les diverses mesures temporaires de soutien d’urgence prises par les Etats africains afin d’assister les plus vulnérables pendant cette crise sanitaire sont louables, elles restent largement insuffisantes et souvent mal coordonnées.

Cette crise sanitaire a également  exacerbé les inégalités socio-économiques entre les femmes et les hommes, car ce sont les femmes qui perdent le plus leurs sources de revenus, en particulier dans les zones rurales. On note également l’accroissement du travail domestique pour nombre de femmes.

La crise sanitaire que nous vivons doit être l’occasion d’un nouveau départ, en améliorant et/ou en instaurant des systèmes de sécurité sociale pérennes accessibles à tous, y compris aux femmes et aux groupes les plus vulnérables.  En réponse à la crise du COVID-19, la Plateforme a par conséquent décidé de concentrer ses activités sur le droit à la protection sociale pendant les 12 mois à venir. En lançant cette campagne, la Plateforme a pour objectif de contribuer à l’amélioration du droit à la protection sociale en Afrique pour tous, en particulier pour les femmes.

Cette campagne inclura différentes actions notamment la publication d’un état des lieux des systèmes de protection sociale existants dans les pays membres de la plateforme assorti des recommandations ; des activités de plaidoyer afin que les Etats concernés élaborent et/ou améliorent leurs systèmes de protection sociale ; ainsi que la consultation et la sensibilisation des femmes sur leur droit à la protection sociale.

           
A l’occasion de la journée de la femme africaine, la Plateforme appelle tous les Etats africains à :

  • Accélérer et pérenniser les processus de réformes structurelles engagés afin de garantir le droit à la protection sociale pour tous, y compris celui des femmes africaines ;
  • Associer tous les acteurs et partenaires sociaux y compris les associations de défense des droits des femmes aux réflexions et mesures prises pour améliorer les systèmes de protection sociale ;
  • Prendre en compte les cas de force majeure, comme celle que présente la survenance de la pandémie du Covid-19 ou autres catastrophes dans la définition des politiques et programmes de systèmes de protection sociale.


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Contact : Human Dignity, association coordinatrice de la Plateforme : info@hdignity.org          


Créé en mars 2017 par Human Dignity, La Plateforme pour les DESC en Afrique est la première coalition d’organisations de la société civile engagées pour la promotion et la défense des droits économiques, sociaux et culturels en Afrique. Les membres de la Plateforme ont renouvelé leur engagement le 29 juillet 2020 en adoptant une Charte et un règlement intérieur.

Plus d’informations sur la plateforme : bit.ly/2XraT2w

Membres de la Plateforme :

  1. Alerte Congolaise pour l'Environnement et les Droits Humains (ACEDH) - RDC
  2. Association des Parents d'Élèves des Écoles Catholiques - RDC
  3. Association mauritanienne des droits de l’Homme - Mauritanie
  4. Coalition pour l'Éducation Pour Tous – BAFASHEBIGE - Burundi
  5. Collectif des Associations Contre l'Impunité au Togo (CACIT) - Togo
  6. Human Dignity – organisation fondatrice et coordinatrice de la plateforme
  7. Mouvement Populaire pour la Santé au Gabon (MPS Gabon) - Gabon
  8. Réseau Progrès Et Développement Humanitaire du Niger (REPRODEVH) - Niger
  9. Réseau Ivoirien pour la Défense des Droits de l'Enfant et de la Femme (RIDDEF) – Côte d’Ivoire
  10. Société Internationale pour les Droits de l'Homme/ Section Sénégal (SIDH) - Sénégal
  11. Syndicat national des agents de la formation et de l’éducation du Niger (SYNAFEN) - Niger
  12. Union des Personnes Handicapées du Burundi - Burundi

 

[1] Cette journée est célébrée le 31 juillet pour commémorer la première conférence panafricaine des femmes tenue à Dar es Salam, en Tanzanie, le 31 juillet 1962. Elle a été  officiellement consacrée à l’occasion du premier congrès de l’Organisation Panafricaine des Femmes qui s'était tenu à Dakar, au Sénégal, le 31 juillet 1974. Des avancées significatives sont à souligner comme la ratification par 42 Etats membres de l’Union africaine sur 55 du Protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples relatif aux droits de la femme en Afrique, adopté en 2003 et entré en vigueur le 25 novembre 2005.

[2] L’article 9 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels adopté le 16 décembre 1966 par l’Assemblée Générale des Nations unies et ratifié par 49 Etats africains sur 55 définit le droit à la protection sociale comme « le droit de toute personne à la sécurité sociale, y compris les assurances sociales ». Les 6 Etats ne l’ayant pas ratifié sont le Botswana, le Cap-Vert, Les Comores, le Mozambique, l’Eswatini et la République arabe sahraouie démocratique.

Cette définition est complétée par l’Observation 19 du Comité des droits économiques, sociaux et culturels en ces termes « le droit d’accéder et de conserver des prestations, en espèces ou en nature, sans discrimination afin de garantir une protection, entre autres contre a) le manque de revenu liés au travail causé par la maladie, l’invalidité, la maternité, les accidents du travail, le chômage, la vieillesse ou le décès d’un membre de la famille ; b) un accès inabordable aux soins de santé ; c) soutien familial insuffisant, en particulier pour les enfants et les adultes à charge ».

[3] L’Organisation internationale du travail (OIT) définit l’emploi informel comme les formes d’emploi qui ne sont pas de facto ou de jure soumises à la législation nationale sur le travail et au paiement de l’impôt, ni ne donnent droit à une protection sociale ou à d’autres avantages liés à l’emploi.                

[4] Voir Emploi et questions sociales dans le monde : Tendances 2019, OIT, p. 30, disponible sur https://www.ilo.org/global/research/global-reports/weso/2019/WCMS_713012/lang--fr/index.htm