Communiqué de presse conjoint

Examen périodique universel : Des recommandations fortes à l’égard du Niger sur les droits économiques et sociaux
Paris, Niamey, le 10 juin 2021


Nos organisations se félicitent des recommandations faites au Niger lors de l’Examen Périodique Universel (EPU) de mai 2021. Le pays a reçu 254 recommandations provenant de 95 délégations. Parmi ces recommandations, nombreuses sont celles qui reprennent celles sur les droits économiques, sociaux et culturels émises par notre Coalition d’ONG* .


Notre Coalition tout comme les délégations demandent au Niger de lever ses réserves sur certaines dispositions relatives à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDEF). Ces réserves limitent en effet la pleine application de la Convention dans le pays et envoient un signal négatif à toutes les femmes qui subissent des discriminations. La levée de ces réserves doit s’accompagner d’une harmonisation du droit statutaire, coutumier et religieux, notamment en ce qui concerne l’applicabilité des dispositions du Code Pénal relatives aux mutilations génitales féminines, et d’une accélération du processus de ratification du Protocole de Maputo.


Selon les recommandations formulées lors de l’EPU et dans notre soumission conjointe, le Niger devrait également modifier son article 144 du Code civil, afin que l'âge du mariage soit porté à 18 ans. En cas de non-respect, des sanctions devraient être prises de manière systématique.

Le Niger devrait également mener des recherches sur le travail des enfants dans l'agriculture afin de faire de l'élimination du travail des enfants une réalité sur le terrain.


Nos organisations se félicitent également des recommandations faites afin que les droits des éleveurs nomades soient respectés en toutes circonstances. La lutte contre le terrorisme doit s’effectuer dans le strict respect du droit humanitaire international et des droits humains, ce qui inclut la mise en place d'une protection des civils sans discrimination, notamment à l'égard de certains groupes qui font l'objet d'une protection particulière, à savoir les femmes, les enfants, les personnes âgées et les malades. Les autorités devraient également mener des enquêtes transparentes et impartiales sur les violations et atteintes présumés des droits humains commises lors d'opérations antiterroristes, conformément à l'article 96 de la Constitution de 1996.


Enfin concernant la justiciabilité des droits économiques, sociaux et culturels, nous saluons le plan d’action de mise en œuvre de la politique nationale Justice et droits humains, la création d’une Agence Nationale de l’Assistance Juridique et Judiciaire (ANAJJ) et le plan de développement économique et social (PDES 2017-2021). Cependant, le Niger devrait poursuivre ses efforts et allouer un budget conséquent à ces organes respectifs afin qu'ils puissent mener à bien leurs actions.

 *Voir notre soumission conjointe du 14 octobre 2020 ICI.

Notre Coalition d’ONG est composée de l’Association pour la Redynamisation de l’Élevage au Niger (AREN) ; l’Association des femmes juristes du Niger (AFJN), le Forum des Acteurs de la Promotion et la Défense des Droits Économiques, Sociaux et Culturels au Niger (FODA-DESC) ; Human Dignity, le Syndicat National des Agents de la Formation et de l’Éducation du Niger (SYNAFEN) et le Réseau Progrès et Développement Humanitaire du Niger (REPRODEVH Niger).


Contacts
Marvin Thomar, Human Dignity : marvin@hdignity.org